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Conscience et intelligence

Après la peur et l'ignorance,

 

Qui triomphera ? La conscience ou l’intelligence ?

Pour la première fois de l’histoire du vivant, nous allons connaître une phase de transition où nous allons voir émerger des formes d’intelligence qui n’auront pas de conscience. Au cours du processus évolutif, quand la vie (telle que les humains la définisse) est apparue, ont émergées des êtres vivants combinant des formes de conscience plus ou moins évoluées à des formes d’intelligences plus ou moins évoluées. Mais jusqu’à présent nous n’avions pas eu à choisir entre la conscience ou l’intelligence. On pourrait penser qu’il y a toujours eu une prime à l’intelligence (l’arme de l’homme qui a pu conquérir la planète terre grâce à son cerveau), mais définir la notion d'intelligence reste  un sujet, ne serait-ce que quand on discute de l’importance de l’IQ par rapport à l’EQ et de la capacité de prendre en compte les émotions des autres, cette capacité à appréhender son environnement, à en être conscient.

Pour survivre nous avons besoin de cette intelligence et la création exponentielle de données (l’ère du big data) va donner une importance encore plus grande à l’intelligence (à cette capacité d’aller choisir les informations utiles pour résoudre un problème parmi une grande quantité d’informations disponibles), mais pouvons-nous vivre sans conscience ? Est-ce que la différence entre l’intelligence et la conscience n’est pas simplement la différence entre survivre et vivre. Entre résoudre des problèmes et profiter de la vie avec tout ce que cela comporte d’émotions, de douleurs et de joies ?

En réfléchissant à la mission de la société que je préside actuellement, à la mission qui pourrait m’animer, au « pourquoi » de mon investissement personnel, je me disais à un moment où le silicone va prendre le dessus sur le carbone, à un moment où la matière inerte va dominer intellectuellement la matière vivante, quelle plus belle mission que celle de protéger le vivant ?

Si j’aime dire qu’on évolue dans un monde AVUCA pour reprendre la formule anglo-saxonne, dans un monde en accélération exponentielle, volatil, incertain, complexe et ambigüe c’est parce qu’il faut refuser la binarité des principes qui nous sont souvent présentés. Le monde n’est pas binaire. Le monde ne peut pas être réduit à une vision binaire du bien et du mal, du bon et du mauvais, du beau et du laid, du chaud et du froid, du jour et de la nuit, c’est plus complexe que cela comme l’explique le symbole mélangé du Yin et du Yang.

Il ne faut donc pas vouloir mettre en opposition l’intelligence et la conscience et il ne faut pas non plus vouloir refuser ce magnifique principe de l’évolution.

Notre peur et notre ignorance nous ont poussé à croire en des dieux et au fait qu’on serait uniques, sacrés, différents… des autres formes vivantes. Mais si nous croyons au principe de l’évolution, alors, alors qu’est-ce qui pourrait en dehors d’une arrogance déplacée nous laisser penser une seconde que nous pourrions être au sommet de la pyramide du vivant ? Nous n’y sommes pas. Nous n’en sommes qu’un simple maillon… et rien d’autre. Les choses s’accélèrent et si nous acceptons le fait que la vie se résume à de l’information structurée grâce, à de l'énergie, alors il est facile de comprendre et d’accepter ce qui est en train de se passer et de le voir comme un continuum de la vie.

L’homme est biologiquement prisonnier de sa planète, de son berceau. L’homme a besoin des robots et de nouvelles formes d’IA pour se libérer et conquérir l’espace. La femme n’aura donc pas eu le temps de devenir le futur de l’homme. L’IA la devancera… et pourtant elle avait commencé à prendre le dessus ;-) (il suffit de voir l’évolution des chromosomes et comprendre qu’un Y et un X à laquelle il manque déjà une patte)…

Quel voyage magnifique, merveilleux, vertigineux que celui d’imaginer de nouvelles formes de vie ?

D’imaginer que nous sommes à un point de rupture de l’évolution biologique et au changement de domination de la planète par une espèce biologique aussi majeure qu’Homo sapiens…

Quelle chance…

mais quelle forme de vie ou de non vie dépassera l’homme ?

 

Dans un monde où tout s’accélère, on voit bien que le temps de l’ordinateur, les puissances de calculs, la gestion de la donnée est incomparable avec notre temps à nous, notre capacité biologique, plus holistique, plus généraliste, plus contextuelle, mais moins puissante dès qu’il s’agit d’un travail précis, d’une fonction spécialisée…

 

Le temps biologique n’est pas le temps technologique. Il est beaucoup plus lent. Sa reproduction est plus variée mais plus lente. Tout prend du temps dans le monde du vivant et de la biologie. Tout est rapide et s’accélère dans le monde technologique. Si nous sommes dans une course de vitesse, dans un sprint, alors l’homme perdra. Si l'homme (Homo sapiens) veut aller loin, il devra apprendre à travailler avec ses congénères, tous ensembles et l’histoire nous a montré que cela n’arrivera pas. L’homme n’est pas capable de collaborer à l’échelle de la planète. Il est capable de collaborer en groupe, en tribus, en équipes mais pas – encore ? – à l’échelle planétaire. Il faudra peut-être une guerre, une révolution technologique, une rupture pour que le peuple Homo Sapiens se sente comme le peuple américain au lendemain du 11 septembre 2001. Soudés, unis, pour lutter contre un ennemi commun. Et alors, l'homme verra peut être sa mission comme celle de sauver le vivant…

mais il pourrait bien à l’inverse accepter de passer le relais à une autre forme de vie, comme un maillon altruiste de l’évolution de Darwin.

Je n’ai pas d’avis encore à ce sujet au moment où j’écris ces mots. Nous sommes dans une course de fond, et  nous devons réfléchir au pourquoi de ce que nous faisons, nous devons profiter de cette technologie pour faire émerger un peuple « Homo Sapiens » conscient de son environnement, conscient de son impact sur cet environnement, conscient qu’il n’y a qu’un peuple, un peuple de sangs mêlés, voyageant perdus au milieu de l’univers, sur une petite planète bleue, une très belle planète bleue, leur berceau.

 

Peut-être qu’en réfléchissant et en travaillant ensemble nous voudrons laisser émerger de nouvelles formes d’intelligences pour échapper au système solaire avant qu’il ne meurt dans 5 milliards d’années environ… des formes de vie conscientes ou des formes simplement intelligentes ? Et quel niveau de conscience ?

 

Comment définir le vivant à l’échelle quantique ? Comment protéger quelque chose qu’on ne sait même pas bien définir ? Tout ceci sont autant de questions magiques et passionnantes mais comme être conscient, je suis limité, limité par exemple en ce moment car conscient que ma femme m’attend et qu’il faut donc que j’arrête d’écrire pour l’accompagner… j’aurais adoré écrire plus mais ma « mauvaise » conscience commençait à prendre le pas sur ma capacité à me concentrer.

© Sébastien HURON

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